Bernard Cazeneuve s’est lancé mercredi, lors de ses voeux à la presse, dans un éloge de la « fidélité » en politique, et a rappelé sa « loyauté totale » à l’égard de François Hollande, sans mentionner directement la primaire organisée par le PS.
« J’ai bien entendu des fidélités. Pour moi, la politique et la fidélité sont des choses qui vont ensemble. Et en disant cela je ne dis rien contre personne, je dis simplement ce à quoi je crois », a déclaré le Premier Ministre lors de son allocution à Matignon, en réponse au discours du président de l’Association de la presse ministérielle, Benjamin Sportouch.
« Je crois à la fidélité parce que c’est mon tempérament. Je crois à la fidélité parce que c’est ma conception des institutions. Je crois à la fidélité parce que je pense que dans la vie politique, lorsqu’on s’est engagé auprès d’une personnalité qui vous a fait confiance, vous devez, dans l’exercice de votre responsabilité, assumer avec le plus de rigueur et de dignité possibles la responsabilité qui vous a été confié », a poursuivi le Premier Ministre.
« Je suis désolé que cela puisse paraître comme considérablement démodé (…) mais c’est ma manière d’être et ma conception de la vie politique », a-t-il dit.
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Cazeneuve s’est décrit comme « très modestement à la tête de la majorité, dans une loyauté totale à l’égard du président de la République (…) et je n’entends pas, dans la période dans laquelle nous nous trouvons (…) me comporter autrement ».
« J’ai pour l’heure des journées suffisamment remplies (…) et elles suffisent à occuper la totalité de mon esprit », a-t-il également déclaré. Le Premier Ministre avait annoncé il y a quelques semaines dans le JDD qu’il ne soutiendrait aucun candidat lors de la primaire organisée par le PS, dont le premier tour a lieu dimanche.
« Je dois vous faire un aveu »: « J’ai moins de passion pour ma personne que pour l’exercice de l’Etat. » « Je me sens condamné à n’être jamais à la hauteur de vos attentes », mais « je prends mon risque ». « Il peut par ailleurs y avoir d’autres acteurs dans la vie politique qui comblent vos aspirations pyrotechniques, votre goût prononcé pour le spectacle vivant », a-t-il lancé à la presse.
Quant à son avenir après Matignon, « vous le savez, la retraite à 54 ans n’est pas la pente des réformes les plus récentes », a-t-il dit.
(dépêche AFP)